mardi 2 mai 2017

Le premier contact

Je vous ai déjà raconté ma première expérience d’accouchement, alors que rien ne s’était déroulé comme prévu, lorsque le peau-à-peau juste après la naissance de mon garçon que j’ai porté pendant 37 semaines m'a été volé par une machine de réanimation froide et dépourvue d’amour, lorsque le premier contact vécu avec lui fut une main au-travers d’un incubateur reproduisant la chaleur que j’aurais dû lui apporter. 
Je vous ai raconté comment j’avais trouvé cela difficile de ne pas vivre ces premiers moments intimes avec mon enfant. 
Eh bien maintenant, je vous raconte de quelle façon, à mon deuxième accouchement, j’ai enfin pu vivre ce moment magique. 

 Malgré le fait que ma pré-éclampsie ait refait surface un peu plus rapidement cette fois-ci, j’avais un suivi adéquat et toutes les informations en main pour ne pas éprouver tout le stress de la dernière fois. 
Je me disais prête ou du moins je le pensais, «ça ne peut être pire que la première fois» que je me disais. Effectivement, 24h c'est intense pour un premier accouchement, alors tout le monde cherche à te rassurer en te disant que le deuxième va toujours plus vite! 
 À vrai dire, j’aurais préféré qu’on me prépare au pire, j’aurais préféré qu’on me dise qu’on ne peut rien prévoir… 

 36 semaines, protéines dans les urines, pression en yo-yo, maux de ventre. 
Voilà, on préfère me fixer un rendez-vous pour me provoquer à 37 semaines. Je dois donc me rendre le dimanche soir à l’hôpital pour commencer avec un tampon qui fera travailler mon col un peu. 
Ce tampon est généralement mis en place pour une durée de 12h, alors je me prépare à une longue nuit. Lendemain matin, mon col n'est qu'à 2 … Allez hop! encore un autre 12h de Cervidil.  

Lundi, 20h, le col est favorable! Wahou! Je suis même rendue à 4 ! Tout semble bien aller, mais voilà que bébé n’aime pas les contractions. Son cœur ralentit à chacune d’elles. Si vous avez déjà vécu le moment où vos yeux sont incapables de lâcher le moniteur qui indique les battements du cœur de votre trésor, vous savez que ce sentiment d’impuissance est un des pires au monde. 

On me branche à tant d’endroits différents, on me demande de me mettre dans des positions dignes du Cirque du Soleil, malgré la péridurale et mes jambes chancelantes. On me demande même d’enlever mes bijoux pour une probable césarienne à venir. La césarienne qui représente pour moi une source d’anxiété extrême, une phobie même…

Dernier essai pour activer la poussée, et voilà que le miracle s’active, ça pousse, oui, oui ! Après 36h, enfin... J’en pleure et mon copain également.
 Une, deux, trois poussés et voilà, le moment que j’attendais. Comparativement à la première fois, j’entends mon bébé pleurer, il est tout rose, il bouge et dégage une chaleur rassurante ... Ouf! Quel soulagement, mon bébé est en vie tout simplement. 

 Je suis totalement déconnectée de la réalité, tellement que lorsque la gynéco me dit que je suis à la limite de l'hémorragie, je reçois l’info et la range dans la partie la plus lointaine de mon cerveau. Je ne remarque même pas les points qu’elle me fait.  

Je suis seule dans ma bulle, seule dans une chambre blanche et vide avec mon miracle qui, de ses petits membres gesticule dans tous les sens. Mon homme me fait sursauter en collant sa joue sur ma tête et glisse son doigt dans la petite main de notre trésor, sans un mot, les larmes aux yeux, nous avons pu le regarder pendant plus d’une heure alors qu'il est calmement déposé sur ma poitrine, sur mon cœur. 

 Chose certaine, je n’oublierai jamais ce premier contact et je remercie le ciel chaque jour de m’avoir permis de vivre ces instants magiques.





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