dimanche 19 février 2017

les fois où rien ne se déroule comme prévu.

Déjà, à l'écho de morphologie, on m'annonçait que tu n'aurais qu'un rein en état de marche, on m'a envoyée à Ste-Justine où on m'a sorti plein de termes médicaux incompréhensibles, de longues phrases qui défilaient dans ma tête pendant que je me répétais que ça devait être de ma faute, que j'avais dû mal faire quelque chose, etc. 

On m'a expliqué que ton rein gauche ne fonctionnerait jamais car il était rempli de kystes, que je devrais avoir un suivi constant à Ste-Justine pour s'assurer que ces méchantes masses ne grossissaient pas et ne venaient pas empiéter sur le rein fonctionnel. Je suis sortie du premier rendez-vous avec les larmes aux yeux et le coeur gros. Je me disais que c'était injuste que toutes mes amies se fassent prédire un enfant en santé et que pour moi tout ne se déroule pas comme prévu.

Puis, à 37 semaines, je vais à mon rendez-vous hebdomadaire de suivi de grossesse. Je me sens bien, bébé a toujours son rein droit bien fonctionnel, je suis pleine d'espoir et j'attends le grand moment avec impatience. 
Mon médecin, après mon test d'urine et ma pression, me parle d'un étrange mal qui se nomme pré-éclampsie. 
Je ne comprends pas vraiment et je ne réagis pas jusqu'à ce qu'elle me dise que non-traitée, cela peut s'avérer dangereux pour ma vie et celle de bébé. Ai-je encore fait quelque chose de mal? Il s'avère que non... le médecin me dit seulement que parfois tout ne se déroule pas comme prévu. 

On m'envoie à l'hôpital pour des prises de sang illico, sans m'en dire plus.  La maternité est prévenue et je dois m'y présenter directement et au plus vite!
Après quelques tests, j'attends toute seule dans ma petite chambre d'hôpital, puis deux médecins se présentent à moi et me disent sans tergiverser que d'ici demain, je devrais avoir mon bébé dans les bras, car ils doivent me provoquer sur-le-champ. 
Je n'avais pas imaginé ce moment comme ce qui était en train de se dérouler, je pensais que je me réveillerais en pleine nuit, que je perdrais les eaux, que je chuchoterais à mon copain encore somnolent que notre petit miracle était enfin prêt, que c'était le moment ... je m'étais imaginée partir avec une valise de plus en jetant un dernier coup d'oeil à notre chez-nous qui au retour serait bien moins calme. Mais ce moment m'a été volé.

Après 24 heures de travail, c'est enfin le moment. Je pousse, je donne mon 110%. Mon copain me dit qu'il aperçoit de beaux cheveux blonds, on me dit de tenir bon, que c'est presque terminé. 
Je ne me doutais pas que les 2 minutes qui allaient suivre me faire vivre autant d'émotions différentes et passeraient à une telle vitesse!

Déjà, on te dépose sur moi. Je me fige.  Tu es bleu.  Inerte, aucun son ne sort de ta bouche. Je ne suis pas médecin, mais je vois bien que quelque chose cloche! Mon copain n'a pas le temps de couper le cordon, le médecin s'en charge. Tout le monde s'active autour de moi, sauf toi, mon petit garçon qui reste immobile sur moi, semblant de poupée de chiffon. Une infirmière t'enlève à moi, dit à mon copain de venir avec elle et ils sortent de la pièce. Je vois plusieurs infirmières courir dans ta direction, j'entends un code de couleur à l'Intercom pour indiquer que quelque chose de grave se passe en maternité.

Ces 10 minutes d'attente, seule, sans information dans cette pièce immaculée ont été les plus longues de toute ma vie. 

À la vue du médecin qui entre dans la pièce, avec les larmes qui coulent le long de mes joues, j'ai choisi les mots les plus ridicules pour la pire des questions que j'ai eu à poser. J'ai demandé: mon bébé est brisé ? 

J'y repense encore aujourd'hui et je me demande bien où j'ai été chercher cette formulation de phrase, mais je mets ça sur le coup de la fatigue.

Liam est née le 18 décembre 2015 à 20h20 et est né une deuxième fois à 20h25 en salle de réanimation. Il a maintenant 1 an et demi et se porte comme un charme. Il va même être grand frère, d'ici quelques mois.

C'est pour dire combien on peut stresser durant le cheminement de la grossesse à chaque pépin qui se présente devant nous, mais dites-vous toujours qu'il n'y a rien d'insurmontable et que rien ne justifie le fait de vous rendre malade d'anxiété avant le temps. Prenez un jour à la fois et soyez forte, pour vous et pour votre petit mousse qui grandit en vous et ce, même si parfois, rien ne se déroule comme prévu.


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